L’éternité bleue

L’éternité bleue
L’éternité passée sans toi,
sans entendre ton souffle,
sans le sentir sur ma joue,
sans voir son ombre sur la glace.
L’éternité passée sans toi,
à pleurer ta voix oublier,
à chercher le souvenir de ton sourire,
la douceur de ta peau sur ma peau.
L’éternité à penser à toi,
à te penser, à te rêver.
À chanter ton corps.
À l’écrire, à le gémir.
L’éternité à vivre tes pleurs,
à comprendre ta souffrance.
À l’entendre, parfois.
Comme soi tu étais en moi,
comme si tu étais moi.
L’éternité passée à souffrir
du plaisir que tu prends sans moi ;
malgré moi, contre moi.
Comme une douleur infinie,
sans âge, comme l’univers.
Comme cette lueur qui me hante
et qui est toi.
Comme une éternité bleue.
L’éternité passée avec ta présence.
À rêver ta voix, à la recréer.
À la rechercher, comme d’une arme
qui pourfendrait ma solitude.
L’éternité à parcourir ton corps,
à m’y lover, à m’y perdre,
à chercher tes courbes à l’aveugle,
à y dissoudre ma mémoire.
L’éternité passée avec tes silences.
Ce miroir de tes yeux,
ma fenêtre sur l’infini,
ma sublime souffrance.
L’éternité passée avec ton absence,
transmutant mon univers.
Ma douce lumière,
ma jumelle, mon double.
mon ile bleue