Je suis le vent serein…

Je suis le vent serein venu de nulle part. Je suis le vide qui anime la chair. Un soleil, chaque jour, disparaît et je suis toujours là. Le murmure d’une goutte d’eau, tombant dans une vasque, suffit à m’abreuver. Le partage donne la vie.

Le froid, la nuit, le silence à l’état pur. Le ciel comme une invitation au rêve. Champ d’étoiles. Campus Stellae. La vieille route des marchands. Chercheurs d’épices, chercheurs d’âme ou d’espérance.

Je ne sais pourquoi, le froid et la nuit furent toujours mêlés dans mes rêveries. J’aime cette sensation, la solitude, qui pénètre mon corps. La solitude devenue matière. Le mot dépasse le sens, le mot dépasse l’objet. Le mot est un univers transportable et invisible, il est une présence, un réconfort, comme une forteresse face au monde. Comme un phare dans mon obscurité.

Le froid, le silence, la nuit. Le froid, le silence glacé, hurlement des loups, le danger est un voyage. Réalité et rêve réunis, comme deux amants, Isis et Osiris, frère et sœur amants sans être incestueux.

Le silence, l’espace blanc, immaculé. Un silence différent, la tache apparaît. Le premier espace n’était pas aussi blanc qu’il le parut de prime abord. Le silence n’est pas une absence, bien au contraire. Il n’y a pas de vide, juste une présence plus ou moins grande de la clarté.

La nuit, le calme et le repos. Je me souviens de ces êtres rencontrés, passé minuit, le temps de l’horloge laissait place à celui de la parole offerte.

La nuit est échange charnel, quand bien même celui-ci serait immatériel. A moins que l’absence de la matière ne soit la condition, unique autant qu’indispensable, de la communication. Je ne sais…